Quelques mots, par des coeurs inspirés
Par des âmes, torturés, par l'esprit agencés.
Laissez-vous emporter par eux
Le temps que je grandisse un peu...
"... Sol sacré des hiéroglyphes
Et des secrets sacerdotaux
Ou les sphinx s'aiguisent les griffes
Sur les angles des piédestaux,
Où sous le pied sonne la crypte,
Où l'épervier couve son nid,
Je te pleure, Ô ma vieille Egypte,
Avec des larmes de granit !..."
Th. Gautier : "Emaux et camées" Nostalgies d'Obélisques : l'obélisque de Paris...
"... Les fontaines juxtaposées
Sur la poudre de son granit
Jettent leurs brumes irrisées ;
Il est vermeil, il rajeunit !
Des veines roses de Syène
Comme moi cependant il sort,
Mais je reste à ma place ancienne ;
Il est vivant, et je suis mort !..."
Th. Gautier : "Emaux et camées" Nostalgies d'Obélisques : l'obélisque de Louxor...
clique
V
Bien souvent, quoi qu'il en soit
On ne juge que de l'endroit d'où l'on voit.
Belle ! Belle ! Isis par ce poème .
je viens te rendre hommage et respect
Isis , ho ,Isis ne soit pas troublée,
belle Isis aux ailes déployées
devant ce ciel étoilé
en position d inné respect
tu ouvres tes ailes parées
comme pour arrêter
devant nous , enfants nés
le mal libéré avec ses méfaits
ton autorité le stop inné
belle Isis aux ailes déployée
toi qui veille sur nous acharnée
de ton passé a ce renouveau laid
les dieux de l Egypte t ont aimée
par ta sagesse , ton amour et ta beauté
belle Isis aux ailes déployées
dans notre monde ta vie peut continuer
a voir ,observer et regarder
ce que le temps a donné aux hommes nés
leurs valeurs , leur consciences dans un destin bouché
d éducations et d êtres abandonnes
Isis ..Ho! Isis ne soit pas troublée
de ce monde aux constants insatisfaits
aux règles de vies mal gérées
tes ailes belle Isis ne seront jamais souillées
ta vie et ton âme énoncée
resteront toujours la splendeur d’un passe
a ce monde ou on t implorait et t adorait
belle Isis dans ce monde imparfait
je viens par ce poème dédicacé
te rendre amour et respects
comme au lointain temps passé.
Textes des Sarcophages IV: 177a-j et Livre de sortir au jour, chapitre 186
C'est après être descendu de la barque qui le ramenait sur la rive droite du Nil qu'Imamedou apprit qu'il était de nouveau père par un domestique de la maison de son frère venu l'accueillir lui et sa modeste troupe. La présence de ce serviteur était purement formelle. Mon père connaissait depuis longtemps le chemin qu’il faisait volontiers à pied et son frère également puisque c’est vers son logis que l’on se rendait. Cette présence était toutefois un minimum pour ne pas déstabiliser les quatre gaillards armés de longs et solides bâtons de son escorte. Dans leur esprit un haut personnage devait être attendu partout où il allait. S'il n' y avait person ne... Le scribe ne voulait pas que l 'on se pose de question. Des gens qui doutent ne sont pas fiables estimait-il. D'ou cette mise en scène convenue sur les sept carrières et mines qu'il devait contrôler .
Pour mener à bien cette mission, il devait être crédible. Même si son état de scribe du palais était respectable et respecté partout où il se présentait par les autorités, Imamédou n'en demeurait pas moins convaincu qu'il fallait montrer que l'on pouvait dans certains cas ajouter autre chose au poids des Hiéroglyphes...
Cette remarque fit sourire le Vizir Amtou lorsqu’il chargea de cette mission pour la première fois le jeune Imamédou, il y a déjà six saisons des moissons. Ainsi fut fa
it et depuis à chaque tournée saisonnière quatre gardes, chaque fois différents armés seulement de « longs et solides bâtons », accompagnaient le scribe et son frère.
Suivant le pas décidé de son chef, la petite troupe rejoignit rapidement la résidence d’ HAnkou, pour prendre des nouvelles de l’enfant et de la mère. Par prudence, le domestique avait omis de décrire les circonstances de ma venue au monde de sorte que la hâte n’avait pas pour objet l’inquiétude. Au seuil de la chambre où se reposait son épouse, Imamédou pris sommairement congé de ses accompagnateurs et se rendit auprès d’elle. Bien qu’elle fût encore fatiguée par son aventure et la chaleur, c’est avec un sourire que Néferèt accueillit son époux. Les ouvertures de la pièce n’avaient pour fermeture que des voiles de lin tissés. Frémissants parfois sous le vent ou la brise, ils laissaient passer la lumière et ne protégeaient que modestement des effet de Rê resplendissant.
Allongée sur son lit, Néferèt replia un peu le voile qui la recouvrait, dévoilant sa petite poitrine gonflée par la maternité et une menue chose encore un peu fripée au souffle rapide et aux gestes incontrôlés : moi.
Imamédou frôla de sa main la joue de celle qu’il aimait et pris sa main pour la porter contre son coeur en fermant les yeux.
Bien qu’il ait souhaité un second garçon, il était heureux d’avoir une fille. Il n’osa pas me toucher de peur de me faire du mal, sans doute, ou trop ému. Il se réfugia dans ses pensées en communion avec son épouse.
Ce grand bonhomme, lettré, instruit, d’une belle carrure et d’apparence rude, bien qu’un petit estomac devenu un peu proéminent au fil du temps démontrait qu’il était sensible aux plaisirs de la vie, restait réservé quant à l’expression de ses sentiments. S’il souriait, il était rare qu’on vit ses dents...
Néferet avait une hauteur de tête de moins que son époux. Mince, aux formes harmonieuses, elle ne manquait ni de caractère ni de fantaisie. Elle avait ajouté avec le temps à son comportement une certaine malice frisant la provocation. Sans méchanceté. Son esprit s'était ouvert à la philosophie. Prenant de la distance avec les choses de la vie. Cela avait pour effet que selon son humeur elle réagissait.
Imamédou la considérant comme son égale, lui donnait les accès aux savoirs qu’il possédait. Enfin presque à tous. L'amour est une chose mais la raison liée à un contexte qui évolue sans cesse requiert un peu de prudence. Sa fonction faisait des envieux et sa loyauté envers son maître lui laissait craindre logiquement d'éventuels ennemis. Probables ou inattendus. Mieux valait, lui semblait-il que sa facétieuse épouse, pour leurs sécurité, n'exerce les talents de son esprit dans le tout venant...
Il savait que ce n'était pas très élégant mais pensait que c'était nécessaire.
Un vagissement ramena le couple à la réalité.
Néferet me souleva doucement, me berça et approcha son sein de ma bouche. Je m'y accrochais avec un regard de désespérée à qui l'on vient de sauver la vie...
Pendant que la vie de ma mère s'écoule dans mon corps pour faire durer la mienne mon père prend connaissance des circonstances inattendues de ma naissance. Un dialogue s'en suit.
- « je t'avais pourtant déconseillé ce voyage compte tenu de ton état » { ben voyons ! }
- « Et alors ? Ce n'est pas la première fois. »
- « Oui, mais à quelques semaines de... »
- « De rien du tout. C'est juste un âne qui a fait un écart. Le voyage en remontant le Nil est plaisant et sur la barque l'hombre est assurée. Par moment même, une brise légère frôle nos corps de son souffle tiède. J'aime cela. »
- « As- tu pensé que... »
- « Oui ! Oui ! Il faut penser... A donner un nom à cet enfant. »
- « ...»
- « C’est vrai, nous n’avons que trop tardés.»
Il s’en suit l’éternel débat du choix du prénom. Chacun allant de son idée. Voire même par jeu, l’un provocant l’autre, évoquant des prénoms antiques ou farfelus sans réellement vouloir qu‘ils fussent choisis. Le débat n’aurait pas lieu si Imamedou se conduisait en maître absolu comme il en a le pouvoir. Mais il aime Néferet et il est, au delà de son espérance, aimé en retour. Il sait qu’elle le convaincra et il juge qu’il n y a pas péril pour son autorité d’accepter cette possibilité. Pourtant au moment ou Rê montait dans la barque sacrée pour traverser le Nil souterrain laissant L'Egypte sous les étoiles, une idée lui vient à l’esprit.
- « Puisque notre fille est née sous un arbre sacré qui fournit plusieurs fois dans l’année de petits fruits sucrés, doux au palais que nous aimons tout deux . Pourquoi ne l’ appellerions nous pas : Arbre sucré ? C‘est un joli nom prometteur...»
- « Tu n’ ignores pas que pour être dégustée, la figue du sycomore trois jours au moins avant d’ être consommée doit être entaillée pour la libérer des démons qui pourraient en son coeur s’ y développer et nuire celui qui la mange. »
- « Douce et tendre qu’ as-tu retenu de mes leçon d’écriture tant en symboles qu‘en signes abrégés ?»
- « J’en ai retenu qu’ici il s’agît du nom de notre fille et je me soucie peu de quelconques dessins réalistes ou stylisés ! »
- « Hé bien , Arbre sucré est la vision poétique - d’arbre fruitier - qui se dessine de la même manière. Le rapport avec le Sycomore est indirect. Donc il ne peut y avoir de sous entendu pour un quelconque lettré. »
{ ça, c’est totalement Papa : poète à ses heures, souvent technique et parfois quand il ne faut pas. C’est à dire maintenant }
- « Hé ! Alors, comme tu dis si bien, avec... Aïe ! Elle m’a pincé !!! »
Incrédule sur l'instant, Imamedou éclata de rire.
-" Je crois que notre fille s'impatiente
Me prenant enfin entre ses mains, petite créature chétive que j'étais, il me leva vers le ciel , bras tendus et fixant mes yeux dit :
-" Bienvenue sois tu, Khét-benèr, dans ce pays. Civilisation sans pareil. Emeraude aux mille éclats sur un écrin de sable."
Il fit quelques tour sur lui même, comme s'il me présentait au monde puis me remis dans les bras de ma mère. Il s'appuya ensuite un instant contre le mur, ce qui fit pouffer de rire Néferèt. Il avait le tournis...
Qu’importe. On était heureux de ma venue et j’avais enfin un nom et je vivrai dans l’éternité tant qu’il sera écrit quelque part.
Je suis née une première fois en l'an XII de notre Pharaon Thoutmosis troisième du nom, fils d' Amon et d' Isis le dix-huitième jour du premier mois de la saison des récoltes "chémou". Cela dit pour faire simple car c'était une période étrange.
Mon nom est "Khétbenèr", ce nom était sans doute plus mélodieux il y a 3500 ans... Fille de Imamedou et de Néferèt Il me fut donné par les circonstances de ma naissance. Un jour que ma mère enceinte regagnait notre demeure du moment après avoir cherché un peu de fraîcheur au bord du Nil avec sa belle soeur et deux servantes. L'âne qui la portait fit un écart, provoquant sa chute. Une des deux servantes qui l'accompagnait marchant prés de l'animal ne pu qu' amortir le choc. En s'interposant entre la cavalière et le sol elle se blessa sur les pierres du chemin. Toutes ces émotions déclanchèrent le processus qui devait se terminer par ma venue dans ce monde. Comme il n'était pas possible de regagner le logis c'est à l'ombre d'un sycomore tout proche que se fit l' accouchement.
En ce temps là les choses étaient simple. Celles qui devaient mettre au monde se rendaient le moment venu, quand elles avaient le choix, dans un endroit adapté pour les plus fortunées où elles pouvaient s' asseoir ou s'accroupir et faire naître l'enfant. Dans le meilleur des cas, une ou deux sages - femmes assistaient à l'opération, plus qu'elles n'aidaient la mère. Malgré les incantations et les appels aux Dieux, les Dieux eux mêmes décidaient de la suite. Fréquemment si un problème surgissait, c'en était fini de la femme, de l'enfant ou des deux.
Néferèt avait déjà perdu deux enfants en couche dans des conditions bien meilleures que ne le permettait sa situation du moment. Les Dieux estimèrent probablement qu'il y avait eu assez de sang versé ce jour là et préservèrent nos deux vie. Sans doute Hathor, fille de Nout et de Ré , déesse symbolisée également par un sycomore et Isis qui en prit la forme pour allaiter Pharaon notre roi furent aussi bienveillantes à notre égard.
Prévenu par la servante, valide, les gens de la maison d'Ankou, mon oncle, scribe à la maison de vie de Souentet... ( Syène, Assouan), , arrivèrent en courrant avec le nécessaire pour ramener tout ce petit monde un peu bouleversé dans un lieu plus confortable. J'allais être isolée seule quatorze jour avec ma mère selon la tradition pour que nous nous purifions. En arrivant dans les lieux, je n'avais toujours pas de nom...
Commentaires
estelle le 31-08-2010 à 12:24:44 #
merci pour ces jolis textes mais il me faut la traduction